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Curieux et connaissances, amis perdus de vue et que la vie éloigne,venez tourner ces pages, modestes et blanches plages
où viennent s'échouer émotions et images. Je suis pas l'as du texte et j'ai mes maladresses. Vous m'en excuserez, et m'écrirez peut être.


dimanche 7 novembre 2010

Marathon

Marion qui m'hébergeait était venue m'accueillir dans le village de tentes blanches.
C'était la fête ce jour là

 Joie des sourires, orchestre et  chants d'orient
Une chaude lumière enchante
le capitole au couchant
Mais Je suis pas là pour jouer les touristes esbaudis,
Revenons sur les rives de Garonne en cet automne que  l'on annonce gris.
Un petit tour en librairie, Coucou à Céline et Marion qui m'héberge, pasta Parti et puis au lit.
Préparatifs de veille de course. que prendre et que laisser?
Partir léger, sortir couvert?
Récapitulatifs. Surtout ne pas s'emballer. Tenir, tenir ralentir et se freiner...
Voila, je m'endors avec tout un tas de douleurs qui tournent
autour des jambes, des genoux, des chevilles, des mollets, des cuisses,
Le réveil sonne déjà, Oh!
Allez voyons le temps qu'il fait.
M.......... il pleut
Tant pis, partir léger quand même, 12h sous la pluie et la grêle aux citadelles,
c'est pas 4h sous la ramade qui vont me faire peur.
Un sac poubelle pour l'échauffement suffira.
Allez au petit trop pour s'échauffer
de la maison jusqu'au Pont St.Michel
en passant devant le Marché de St. Cyprien qui s'éveille:



Me voila sur le pont, et la Garonne toute bleue grise et lisse dans ce petit matin calme encore.
 Puis, soyons raisonnable, sas des Quatre heures.
On discute, se salue, s'encourage.
Départ des Handicapés.
Émotion, chapeau bas.



 
NOUGAYORK
Plein pot,
Pan, c'est parti
On trottine  et je freine tant que je peux.
Mais  je resterai derrière les ballons verts
Surtout que s'est sympa ici.
Et puis, au quinzième, au détour d'un croisement, j'ai entendu un blues bien gras, bien blues
Je sais pas, j'ai senti un frisson dans le dos, comme un truc qui monte,
un coup de speed, et je me suis laissé aller, trincou tranco j'ai suivi mon rythme.
Quinze, vingt, vingt et un, 1h55, ça va, même pas mal,
et on continue, dans les citées dortoir, les petits jardinets,
le public qui applaudit, les ravitos: un fruit sec, une demi, banane, un verre d'eau.
Tè! Je vois les ballons blancs de 3h45.
Et c'est reparti à "travers la pluie noire des champs ..."
Sauf que je suis pas devant, et il s'en faut car voila qu'arrive le trentième
et que je commence à sentir les jambes.
 C'est pas le moment de faire le couillon.
 Laisse partir les blancs de devant, et ralentis, assure .
Trente deux trente trois,
dire que je sens les jambes serait maintenant un euphémisme
Ah, on retourne en ville . Les minimes, Arnaud Bernard.
Je pense à Vincente, l'arrière grand mère de Violette,
Je pense à mon Beau père qui enfant venait pousser le charreton
au marché pour se gagner quatre sous.
A la gargote qu'y tenait l'oncle Émile,
Mais mes jambes me rappellent la réalité du moment.
Et la réalité c'est que maintenant, les ballons verts mont rattrapé
Bien pimpants pimpantes, perruque verte, toute sourire,
ou tee shirt rouge en encouragements,  en formes,
Plus en forme que moi, j'ai même du mal à suivre.
Pourtant?????????
Mais inexorablement ils s'éloignent, et avec eux l'espoir de faire moins de quatre heures.
On est au 35°km  je suis à fond, et je n'avance pas.
Une force invisible et implacable , aspire toute ma force,
de par le creux du ventre et me cloue au sol.
Je tremble, j'ai froid, j'ai mal à la tête.
 Je jette un pieds en avant, il retombe par terre, l'autre suit.
J'essaie d'aller plus vite, mais un frein cosmique pèse sur
ma poitrine et mes épaules
un tourbillon béant s'ouvre dans le plexus
d'où s'échappe toute énergie
Il m'en reste juste pour respirer,
tout autour, devant, derrière,
c'est l'hécatombe, partout des coureurs
malheureux s'arrêtent, s'étirent, se couchent,
malgré les encouragements
tiens bon, lâche rien, plus que cinq, quatre, trois...
Trop tard!!!
grimaces de douleur et de déception
la croix rouge n'est pas là pour rien.
Ne pas penser,continuer, tenir, tenir,
Je suis en pilote automatique.
Je sais pas combien cela dure,
J'étais en avance,
mais je perds du temps,
(une min. au km après calculs)
DOIS accélérer.....
Miracle, c'est ce que je fais insensiblement,
à l'approche de la prison, (normal).
Puis ravito.
Je décide de m'arrêter pour Boire.
Erreur fatale, c'est là qu'une crampe me prends.
Merde, C'est trop con.
Encore des secondes perdue avant de repartir,
Mais je peux accélérer,
encouragé par un coureur solidaire,
qui me double vaillamment.
Dernier km., et  arrivée au sprint
"Riu chui chui, encaro soun d'aqueste mounde,
 Riu chui chui , Eri mort s'oun tournat viou"


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